L'arrivée au pouvoir de Lee Myung-Bak annonce un renouveau de l'alliance américano-coréenne



 

 

Le 25 février prochain, le président élu Lee Myung-bak sera officiellement investi à la tête de l’État sud-coréen, succédant ainsi au président Roh Moo-hyun.

 

Agé de 66 ans et père de trois enfants, l’ancien président de Hyundai Engeneering & Construction et maire de Séoul a été élu le 19 décembre 2007 avec 48,7% des suffrages exprimés[1]. Il a ainsi devancé de plus de 20 points son rival de l’United Democratic Party, Chung Dong-young. Témoignage du virage à droite opéré par les électeurs sud-coréens après les présidences successives de Kim Dae-Jung et de Roh Moo-hyun, un dissident du Grand National Party (GNP) de Lee Myung-bak, l’ultraconservateur Lee Hoi-chang, est arrivé troisième, recueillant 15% des voix. Au total, les candidats issus du GNP auront donc rassemblé plus de 60% des électeurs autour de leurs promesses de changement, et c’est l’un d’entre eux qui s’installera à la Maison Bleue (Cheong Wa Dae, le siège de la présidence sud-coréenne), après huit ans d’absence.

 

L’élection du 20 décembre 2007 s’est jouée sur des questions économiques. Fort d’une réputation de dynamisme et de volontarisme acquise à la mairie de Séoul, Lee Myung-bak a en effet promis de « reconstruire » l’économie sud-coréenne sur base de son « plan 747 ». Il s’est engagé à atteindre 7% de croissance annuelle, un revenu moyen per capita de 40 000 dollars et le septième rang économique mondial pour la Corée du sud à l’horizon 2017[2].

 

Ce programme est principalement basé sur des projets d’infrastructures publiques – tel le percement d’un grand canal de plus de 300 km qui relierait Séoul à Pusan, le grand port du  sud du pays – et sur une plus grande attractivité de l’économie coréenne pour les capitaux étrangers. Il a également promis de lutter contre la corruption, de réinventer les politiques sociales, de réduire sensiblement le nombre de fonctionnaires, d’autoriser la construction de 100 écoles privées et de favoriser l’apprentissage intensif de l’anglais[3].

 

Lee Myung-bak a construit sa victoire sur une image de gestionnaire efficace acquise tout au long de sa carrière. Même un scandale de manipulation de cours dans lequel a été condamné l’un de ses anciens associés n’aura pas freiné sa course à la présidence[4]. S’il a donc présenté un visage beaucoup plus pragmatique et moins idéologique que son prédécesseur, le président élu a toutefois développé une doctrine très claire en matière de politique étrangère. Il s’est prononcé pour une plus grande fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord et pour un renforcement de l’alliance avec les Etats-Unis. Pendant sa campagne, Lee Myung-bak a en effet accusé l’actuel gouvernement « d’avoir affaibli l’alliance américano-coréenne[5]. »

 

Nous essayerons donc de voir si cette nouvelle présidence apportera en effet un renouveau de cette relation, tant au point de vue diplomatique et militaire qu’économique, si tant est qu’elle ait été réellement affectée au cours de la présidence de Roh Moo-hyun.

 

 

  1. La  Corée      du Sud était-elle devenue anti-américaine ?

 

Depuis 2002, un sentiment de malaise s’est installé au cœur de l’alliance américano-sud-coréenne, indéfectible depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.

 

Les progrès économiques considérables réalisés par le pays en 40 ans ont en effet produit un besoin d’autonomie croissant, traduit dans un discours anti-américain par une partie de la classe politique. Les premières manifestations concrètes de ce phénomène ne sont toutefois apparues qu’après l’acquittement de deux militaires américains responsables de la mort de deux étudiantes dans un accident de voiture en juin 2002[6]. Cet état d’esprit a joué un rôle important dans l’élection du président Roh. N’ayant jamais voyagé aux Etats-Unis, cet avocat des droits de l’homme, représentant d’une génération politique peu marquée par le poids de l’histoire, avait publiquement déclaré à l’époque « qu’il n’y avait rien de mal à être anti-américain.[7] »

 

Longtemps, les Etats-Unis ont été perçus comme les sauveurs de l’invasion communiste et de l’extrême pauvreté des années 50. De plus, de nombreux Sud-coréens se rappelaient le rôle joué par Washington dans la chute du dictateur Syngman Rhee en avril 1960.

Dans les années 80, les ambiguïtés de la politique américaine avec le régime du général Chun Doo-hwan ont toutefois été dénoncées dans les mouvements de protestation étudiants[8]. Ce sentiment a pu été atténué grâce aux encouragements donnés par les Etats-Unis au processus de démocratisation et à la protection apportée à la vie de l’opposant Kim Dae-Jung, élu à la présidence en 1998[9].

Les relations entre les deux pays devaient toutefois connaître de nouvelles turbulences sur le dossier nord-coréen. L’émergence d’un sentiment nationaliste et la volonté de rapprochement avec le frère du nord produisirent en effet une fracture avec la position américaine, encore plus ferme à l’égard de Pyongyang depuis l’arrivée au pouvoir du président George W. Bush en janvier 2002.

 

En 2004, le président Roh refusait ainsi catégoriquement d’envisager l’éventualité d’une action militaire à l’encontre du programme nucléaire nord-coréen, comme le souhaitait la président Bush. L’attitude et le discours présidentiel causèrent notamment l’émoi de la sénatrice démocrate de New York et candidate à la présidence des Etats-Unis Hilary Clinton. Celle-ci a en effet dénoncé « l’amnésie historique dont souffrait le pays » à l’occasion de l’audition de confirmation du Général Burwell B. Bell à la tête du commandement conjoint en Corée du Sud[10].

Ni les discours du président Roh, ni les inquiétudes américaines ne doivent toutefois faire oublier que Séoul a déployé l’un des contingents les plus importants dans le cadre de la force multinationale en Irak ; engagement salué par le président américain[11].

De même, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont préparé ensemble le transfert du commandement militaire en temps de guerre à l’Etat-major sud-coréen en 2012. Cette mesure donnera en effet un caractère plus équilibré à l’alliance entre les deux pays et permettra aux Etats-Unis de redéployer des troupes sur de nouveaux terrains d’opérations.   

 

 

  1. Appréciation de la victoire de Lee Myung-bak aux      Etats-Unis

 

Comme nous l’avons vu, l’antiaméricanisme affiché par le président Roh et des membres importants de son gouvernement et de son parti URI[12] n’a eu que peu d’effets concrets sur les relations avec les Etats-Unis. Même les fortes divergences apparues sur le dossier nord-coréen n’ont pas empêché les pourparlers à six d’aboutir à un accord de dénucléarisation de la péninsule à Pékin en février 2007.

 

L’élection d’un candidat ouvertement favorable à l’alliance américaine apparaît toutefois comme un soulagement pour Washington. Ses propositions politiques et économiques ont en effet été accueillies favorablement aux Etats-Unis, notamment son engagement de ratifier l’accord de libre échange signé en juin 2007. Dès l’annonce de sa victoire du 20 décembre, Lee Myung-bak a téléphoné au président Bush pour lui réaffirmer que l’amélioration des relations avec les Etats-Unis serait en tête de ses objectifs politiques[13].

 

Il a également promis d’entamer des consultations approfondies avec les négociateurs américains dans le cadre des pourparlers à six. Il devrait en effet adopter une politique plus proche des vues de Washington à l’égard de la Corée du Nord. Il a proposé un programme d’aide économique ambitieux en faveur du paradis du socialisme, mais conditionné aux efforts consentis par Pyongyang vers la dénucléarisation et l’ouverture économique. Si la Sunshine Policy[14] lancée par le président Kim Dae-Jung a représenté la première initiative sud-coréenne proactive sur ce dossier, une grande partie de l’argent dépensé a en effet été accordé au Nord sans véritables résultats. Le parc industriel de Kaesong, à 60 kilomètres au nord de Séoul demeure ainsi un îlot capitaliste entièrement isolé du reste du pays[15]. De plus, il a été prouvé qu’une partie de l’aide alimentaire apportée par Séoul pour lutter contre la famine avait été détourné au profit de l’armée[16].

 

Lee Mung-bak devrait donc être plus ferme que ses prédécesseurs. Il a par contre promis une aide beaucoup plus importante si ces conditions étaient rencontrées. Cette politique devrait être constituée de plus d’investissements que d’aides unilatérales. Son gouvernement mettra ainsi en place un organe consultatif chargé d’imaginer une « communauté économique intercoréenne. »

Il s’est aussi engagé à lancer un véritable plan Marshal, financé par un fond de coopération international de 40 milliards de dollars, dans l’objectif de porter le revenu moyen per capita en Corée du Nord à 3 000 dollars d’ici la fin de son mandat. 

Enfin, il a proposé d’ouvrir un bureau permanent à Pyongyang pour fournir de la nourriture et une aide médicale.

Très ambitieux, ce plan devra encore être accepté par les dirigeants nord-coréens, qui n’apprécient généralement ni le changement ni les injonctions du Sud. La réussite du projet se ferait en tous cas à la plus grande satisfaction des Etats-Unis, qui espèrent une stabilisation de la péninsule pour se consacrer à d’autres terrains d’opération. 

 

  1. L’avenir du commandement conjoint

 

En octobre 2006, les présidents américain et sud-coréen s’accordaient sur la nécessité de donner à la Corée du Sud la responsabilité d’assumer sa propre défense.

Depuis 1953, le commandement militaire de temps de guerre est en effet assuré par le commandant des forces américaines en Corée (USFK), aujourd’hui le général Burwell B. Bell. Au début de l’année 2007, les secrétaires à la Défense des deux pays ont décidé que l’état-major sud-coréen prendrait le contrôle opérationnel (OPCON) de ces forces en temps de guerre le 12 avril 2007[17].

Cette décision répond autant au désir d’autonomie de la Corée du Sud qu’à la volonté américaine de redéployer une partie de ses troupes dans le monde dans le cadre de la « Global Posture Review » lancée en 2000 avec l’arrivée de Donald Rumsfeld au Pentagone. Le 5 février dernier, l’état-major de l’USFK confirmait qu’il réduirait ses effectifs de 28 500 à 25 000 milles hommes d’ici la fin de l’année, suite à un accord conclu en 2004 avec le gouvernement nord-coréen[18].

 

Le transfert du commandement reste toutefois conditionné à la capacité de l’armée sud-coréenne d’accomplir seule ses nouvelles missions. C’est dans ce but que le ministère de la Défense nationale a proposé en décembre 2005 un vaste plan de réforme baptisé « Defense reform 2020 ».

Présenté comme « une nécessité absolue pour permettre au pays d’améliorer sa sécurité à l’ère des technologies de l’information et de la mondialisation », le projet de loi a bénéficié de l’appui de l’ensemble de la classe politique. La transformation de l’armée coréenne vise en effet à résoudre des problèmes rencontrés depuis 50 ans et fixe cinq priorités à l’horizon 2020 :

 

  • Réduction des      effectifs de 680 000 à 500 000 hommes
  • Augmentation du cadre      civil du ministère de la Défense
  • Sécurisation d’un      budget à long terme pour le développement technologique
  • Renforcement du rôle      de l’état-major
  • Renforcement de      l’alliance avec les Etats-Unis

 

Selon les autorités, la réduction des troupes devrait être compensée par l’acquisition de matériel de pointe. L’armée sud-coréenne a ainsi fait part de son intention d’acquérir de nouveaux systèmes d’armements pour moderniser sa flotte de chasseurs F-15 K[19]. De même, l’État a créé l’Agence de développement de la défense pour coordonner la recherche en matière de technologies militaires.

Enfin, le plan de réforme doit permettre à l’armée de respecter le concept C4I (Command, Control, Communications, Computer and Intelligence), en vigueur dans les forces armées modernes.

 

S’il est favorable à ce plan de réforme, le président élu a toutefois demandé que la date du transfert de commandement soit réétudiée. Les conservateurs craignent en effet qu’un désengagement américain trop rapide n’affaiblisse la Corée du Sud face à une attaque surprise des troupes de Kim Jong-Il. Pour Lee Myung-bak, le transfert de commandement devrait être conditionné aux améliorations des capacités militaires sud-coréennes et à une diminution de la menace représentée par Pyongyang.

Par ailleurs, le nouveau gouvernement pourrait rejoindre le projet de bouclier anti-missile proposé par les Etats-Unis. Le directeur des affaires asiatiques du Conseil national de sécurité, Victor D. Cha, a ainsi publiquement souhaité que la nouvelle administration se joigne au projet[20].

Lee Myun-bak s’est fermement engagé à renforcer l’alliance américano-coréenne. Il est néanmoins probable qu’il attente les résultats des élections américains de novembre 2008 avant de prendre une telle décision, porteuses de risques politiques importants, tant sur la scène intérieure que régionale.

 

 

  1. Rendre son attractivité à l’économie      sud-coréenne 

 

En novembre 2006, la Chambre coréenne de Commerce et d’Industrie (CCCI) publiait un rapport alarmant sur la stagnation des investissements directs étrangers (FDI) en Corée du Sud[21].

Les FDI ont en effet reculé sensiblement depuis 2005, pour représenter moins de 1% du total des investissements étrangers dans le monde, loin derrière la Chine et très peu relativement à la taille de l’économie sud-coréenne, la 11ème du monde. En effet, Hong Kong et Singapour sont également beaucoup plus compétitives sur ce plan malgré la taille réduite de leurs économies. De manière très inquiétante, de grandes compagnies multinationales ont aussi choisi de développer des projets ailleurs en Asie après avoir longtemps envisagé de le faire en Corée du Sud[22].

Toujours selon la CCCI, près d’un milliard de dollars d’investissements directs auraient ainsi été perdus dans plusieurs cas récents. Les causes de cette faible attractivité sont principalement une règlementation compliquée et constamment modifiée, un climat social souvent difficile, une fiscalité pénalisante, une mauvaise connaissance de l’anglais[23] dans les milieux d’affaires et un sentiment général défavorable aux investisseurs étrangers.

 

Par ailleurs, la croissance du sentiment antiaméricain au cours des dernières années a fragilisé les bonnes relations économiques entre la Corée du Sud et les Etats-Unis. De nombreux observateurs ont ainsi attribué la condamnation du fonds d’investissement texan Lone Star dans l’affaire du rachat de la Korea Exchange Bank à une poussée de nationalisme économique[24]. Quelle ait été justifiée ou non, cette condamnation pourrait durablement ébranler la confiance des investisseurs étrangers dans la fiabilité de l’économie sud-coréenne. De plus, les deux pays ont éprouvé de grandes difficultés à négocier un accord de libre-échange, longtemps compromis par l’opposition d’agriculteurs sud-coréens et par un embargo sur la viande de bœuf très mal vécu aux Etats-Unis. Cet accord, finalement signé le 30 juin 2007[25], doit encore être ratifié par les Parlements des deux pays. Le président élu et le GNP veulent obtenir cette ratification avant l’intronisation du 25 février.

L’United New Democratic Party, majoritaire au Parlement, a toutefois affirmé qu’il s’opposerait à ce vote, au risque d’endommager un peu plus la relation avec les Etats-Unis[26].

 

L’économie était au cœur du programme de Lee Myun-bak, et il devrait lui-même définir les orientations du pays.

Les dernières années ont en effet été marquées par un accroissement des inégalités de revenus[27] et de l’inflation, principalement dans le secteur du logement à Séoul. Pour faire face à ces problèmes, le président de la commission de la compétitivité nationale de l’équipe de transition, Sakong Il, se verra confier un poste inédit de « Super ministre des Finances », placé directement sous l’autorité de la présidence[28]. Ancien ministre des Finances et président de l’Institute for Global Economics, Sakong Il connaît Lee Myung-bak depuis plus de trente ans. Les deux hommes partagent la même vision de l’économie et devraient donc conjuguer leurs efforts pour atteindre les objectifs de compétitivité fixés par le plan 747.

 

La victoire électorale de Lee Myung-bak a été nette, mais les attentes de la population sont énormes. Il devra donc prendre des mesures rapides s’il ne veut pas décevoir, tant pour la situation économique des Sud-coréens que pour les relations avec les Etats-Unis.

 

 

  1. Conclusion : une action nécessaire dans un      climat politique difficile

 

Largement élu, Lee Myung-bak dispose d’une forte légitimité pour appliquer son programme. Sa capacité à gouverner dépendra toutefois des élections législatives du 9 avril prochain. Selon un sondage, le GNP l’emporterait largement[29], mais les ennuis judiciaires du président élu ou une campagne de rejet de l’accord de libre échange menée par l’United Democratic Party pourraient encore modifier ce résultat.

Si le GNP remporte le scrutin, il pourra mener à bien sa politique de rapprochement avec les Etats-Unis, tant au point de vue économique que diplomatique. Seul le calendrier du transfert du contrôle opérationnel en temps de guerre pourrait alors faire l’objet d’un contentieux. Si le président élu s’est prononcé pour un réexamen du calendrier, le Pentagone espère en effet pouvoir procéder au redéploiement de ses troupes au plus vite.

 

L’élection de Lee Myun-bak a donc ouvert une fenêtre d’opportunité pour un rétablissement de l’alliance américano-sud-coréenne. Néanmoins, le futur de cette relation dépendra fortement de plusieurs facteurs, dont sa capacité à tenir ses promesses économiques ou l’attitude qu’adoptera Pyongyang dans les prochains mois.

La République de Corée fêtera cette année son 60ème anniversaire, et le 55ème anniversaire de l’armistice de Panmunjeom, qui a mis fin à la guerre de Corée. Le pays vit depuis face à un Etat totalitaire avec le soutien des Etats-Unis. Il devra maintenant assumer son nouveau statut de puissance économique et militaire, sans pour autant rejeter le passé et faire preuve de « l’amnésie historique » dénoncée par Hilary Clinton.

 

C’est là tout le défi qui attend le président élu Lee Myung-bak, qui a maintenant quatre ans pour mener à bien l’un des programmes les plus ambitieux jamais présentés au peuple sud-coréen.

 

Copyright © ESISC 2008



[1] «Lee wins South Korea's election » , BBC News, 19/12/2007

[2] Yoo Jong-il, « The color of Lee Myung-bak’s economic policies », The Hankyoreh, 24/08/2007

[3] Kim Yon-se, « President-Elect vow Creative Diplomacy»,  The Korea Times, 19/12/2007

[4] Loc. cit. BBC News

[5] Loc. cit., The Korea Times

[6] Kim Sunyyuk & Lim Wonhyuk, « How to deal with South Korea? », The Washington Quarterly, spring 2007

[7] Yoo Michael, « New President of Korea between Anti and Pro Americanism», Policy Update 006, Research Institute of Economy, Trade and Industry, 20/01/2003

[8] Loc. cit. The Washington Quarterly

[9] « S Korean spies admit 1973 snatch », BBC News, 24/10/2007

[10] Loc. cit. The Washington Quarterly

[11] « Bush Says Korea is Role Model for Iraq », The Chosun Ilbo, 25/01/2008

[12] « Roh defends Minister’s right to Slam US », The Chosun Ilbo, 25/06/2006

[13] Klingner Bruce, « Conservative landslide marks new era in South Korea » in The Heritage Foundation WebMemo, N°1758, Washington, 20/12/2007

[14] Akaha Tsuneo, The future of North Korea, Routledge 2002

[15] Nanto, Dick K. & Manyin, Mark. E, The Kaesong North-South Korean Industrial Complex, CRS Report for Congress, 19/07/2007

[16] « S.Korea Knew its Rice Feeds N.Korean Military », The Chosun Ilbo, 14/02/2008

[17] Bell, B.B. & Finley Sonia L., « South Korea leads the warfight», Joint Force Quarterly, N°47, hiver 2007

[18] « USFK confirms troop level by 25,000 by year end », JoongAngDaily, 06/02/2008

[19] « South Korea seeks improves stand-off weapon for F-15Ks », Jane’s information group, 11/02/2008

[20] Cheong Wook Sik, « Will Lee join US Missile Defense Program », Omhynews, 29/01/2008

[21] World Investment Report 2007. Transnational Corporations, Extractive Industries and development, United Nations Conference on Trade and Development, Genève, 2007, p. 42.

[22]Id.

[23] Jeon Hyo-Chan, The Economics of English, Samsung Economic Research Institute, 2006.

[24] Choe Sang-Hun, «Lone Star convicted of stock fraud in South Korea», The International Herald Tribune, 01/02/2008

[25]« United States and the Republic of Korea Sign Landmark Free Trade Agreement», Office of the United States Trade Representative, 30/06/2007.

[26] Shim Sun-ah, «Failure of Korea-U.S. FTA to hamper ties: U.S. expert », Yonhap News Agency, 13/02/2008

[27] « Country’s income disparity worsens », The Korea Herald,

[28] Han Jane,  «Sakong Il to Play ‘Super Minister’ Role on Economy », The Korea Times, 15/02/2008

[29] «GNP Could Get Legislative Win in South   Korea », Angus Reid Global Monitor : Polls & Research, 09/02/2008


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