La guerre entre Israël et le Hamas a déjà provoqué de très nombreuses manifestations et des incidents à travers le monde.
En très grande majorité, ces manifestations interviennent en soutien à la cause palestinienne et les incidents visaient les communautés juives, mais certains ont également ont visé des musulmans (comme aux Etats-Unis ou un jeune garçon de 6 ans a été assassiné par un septuagénaire qui a également gravement blessé sa mère).
On rappellera que deux attentats meurtriers, partiellement motivés par le conflit israélo- palestinien se sont produits en France (Arras, le 13 octobre) et en Belgique (Bruxelles, le 16 octobre).
Sur base des rapports de nos correspondants et de nos contacts avec différents services de renseignement et de police, nous estimons qu’il existe un risque majeur de propagation de la violence et du terrorisme dans les heures et les jours à venir.
Pour rappel, le Hamas et le Hezbollah ont lancé des appels à manifester, partout dans le monde. Par ailleurs, la visite du Président américain Joe Biden en Israël, ce mercredi, est de nature à augmenter significativement le risque.
A/ Manifestations, émeutes
Des manifestations (parfois violentes) devraient se dérouler dans de nombreuses capitales et d’autres villes du monde arabo-musulman, principalement au Moyen-Orient mais également en Afrique du Nord et en Asie (entre autres, au Pakistan et en Indonésie).
Ces manifestations viseront prioritairement les ambassades d’Israël et les intérêts privés israéliens là où il y en a mais également les emprises diplomatiques et consulaires, et les intérêts de « l’Occident », principalement des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France.
Les représentations de l’Union européenne et, mais dans une moindre mesure, de l’ONU et de ses agences spécialisées, pourraient également être visées.
Des manifestations devraient également se dérouler en Europe aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, etc. Elles viseront essentiellement les intérêts israéliens, mais également ceux des pays occidentaux précités. Elles pourraient dégénérer, dans certains cas, en affrontements avec les forces de l’ordre.
B/ Le risque terroriste
Le risque terroriste, lui, devient majeur, et ce, sur le plan mondial (Afrique du Nord, Moyen-Orient, Asie, Amériques du Nord, Amérique du Sud, Afrique et Océanie).
Des attaques coordonnées et organisées et, surtout, individuelles sont possibles partout. Des prises d’otages sont également envisageables essentiellement au Moyen-Orient (entre autres au Liban) et en Afrique subsaharienne (Sahel). Elles pourraient utiliser des explosifs (IED), des armes à feu ou des moyens plus rudimentaires (armes blanches, voitures béliers) ou prendre la forme d’attentats suicides.
Ces attaques viseraient les emprises diplomatiques, les intérêts israéliens et occidentaux, les communautés juives et la population.
C/ Nos recommandations
En conséquence, et jusqu’à nouvel ordre, nos recommandations sont les suivantes :
- Renforcer la sécurité des emprises susceptibles d’être visées dans le monde arabo-musulman et en Afrique subsaharienne ;
- Annuler ou limiter les voyages non essentiels vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (essentiellement vers le Liban, l’Egypte, la Jordanie, l’Iran, l’Irak, la Libye, la Tunisie) ;
- Renforcer la sécurité des personnes présentes dans ces zones et limiter les déplacements intérieurs au strict minimum. Si ces déplacements sont nécessaires, privilégier les convois (si possible sous protection) ou, si c’est impossible, jouer au contraire la carte de la discrétion ;
- Limiter ou éviter la fréquentation des lieux où se rassemblent les expatriés ;
- Pour l’Europe, les Amériques du Nord et du Sud et l’Océanie : exercer la plus grande vigilance à proximité des emprises pouvant être visées par des manifestations et/ou des attaques, renforcer les mesures de sécurité physique (barrières, obstacles, contrôle d’accès, moyens de surveillance, etc.), éviter les rassemblements ou y faire preuve de la plus grande vigilance.
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