Covid-19 : Respecter la loi, disent-ils….



Ce n’est pas nouveau : depuis le début de la pandémie les mesures restrictives sont dénoncées par certains, une contestation qui, au départ, était surtout le fait de complotistes et d’activistes de la droite extrême mais qui, aujourd’hui, après un an de privations plus ou moins importantes de nos libertés, touche des secteurs de plus en plus larges de la société, et en partie (mais pas seulement), une jeunesse qui n’en peut plus de la chape de plomb qu’on lui impose.

Le 1er avril, ils étaient plusieurs milliers à s’être rassemblés dans le « Bois de la Cambre », non loin du cœur de la capitale européenne. Ils étaient là, à moitié pour profiter du soleil resplendissant et pour moitié, sans doute, pour marquer leur désir ardent de retrouver une liberté qu’on leur a « volée » depuis un an.  

Et à quoi ont-ils eu droit ? Aux coups de matraque, aux charges à cheval et aux canons à eau de la police. Au total, plusieurs heures d’affrontements.

Soyons clairs, ce n’est pas la police que je condamne ici. La police, elle obéit et elle fait ce qu’on lui dit. C’est le politique que je mets en cause.

S’abord pour le deux poids deux mesures : on a vu des manifestations politiques, durant la pandémie, qui ont rassemblé des milliers de personnes sans masques et sans distanciation sociale et qui n’ont donné lieu à aucune intervention policière. Donc, je m’interroge : pourquoi sortir l’artillerie lourde le 1er avril ?

Et la réponse me semble claire ce qui explique cette intervention, c’est le fait que ce rassemblement, apolitique, était dirigé contre les mesures restrictives, et cela, le politique ne l’a pas supporté.

Alors, on nous sert la complainte habituelle sur le « respect de la loi »…

Mais ceci pose problème : en Belgique, les mesures restrictives, que ce soit le confinement, le couvre-feu, les histoires de « bulles » et autres ont été prises par arrêté et pas sur base d’une loi. Elles reposent, de ce fait, sur une base illégale. Un tribunal de Bruxelles venait de le dire, fin mars, en donnant 30 jours à l’Etat belge pour rectifier cette situation.

Et qu’avons-nous vu après ce jugement ? Un ministre de la Justice - DE LA JUSTICE - disant que ces mesures « allaient rester en place » et un ministre de la Santé, affirmant, lui, que cette décision de justice le laissait indifférent…

Ce mépris de la justice – l’un des trois piliers de notre système démocratique – laisse pantois.

Quand on est ministre, qu’on impose des mesures illégales et qu’on se rit ensuite des décisions de justice, on ne donne pas de leçons sur le respect de la loi. C’est,, me semble-t-il une simple question de décence…

Si on cherche l’adhésion de la société – et cette adhésion est nécessaire pour lutter contre la propagation de la maladie, la solution est simple : des mesures claires, justes, intelligentes, proportionnées, équilibrées et légales. Parions sur l’intelligence des gens, et pas sur la peur de la sanction. Et je pense que nous ne serons pas déçus.

Mais le 1er avril, le politique avait le choix entre la tolérance et la répression. Entre la carotte et le bâton.

Il a choisi le Bâton. C’est dommage : la matraque a peut-être achevé de briser le peu de crédibilité qui restait à des politiques qui, depuis le début de la pandémie ont multiplié fautes de gestion et erreurs de communication.


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