Le Londonistan, encore et toujours…



 

 

Si les autorités britanniques croient réellement avoir tourné la page du Londonistan, qui avait fait de leur capitale le rendez-vous incontournable des tenants du djihad mondial et de l’islam radical (et un véritable cancer menaçant le monde), elles se trompent lourdement.

A peine l’imam de la tristement célèbre mosquée de Finsbury Park, Abou Hamza, a-t-il été condamné à 7 ans de prison pour « incitation au meurtre et à la haine raciale » qu’un autre religieux dévoile son véritable visage : l’imam Hamid Ali a été secrètement enregistré par un journaliste alors qu’il vantait le « bon travail » des terroristes du 7 juillet.

Hamid Ali n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit du chef spirituel de la mosquée Al-Madina Masjid, sur Tunstall Road, à Beeston  (West-Yorkshire) qui était fréquentée par les quatre kamikazes qui ont tué 56 personnes à Londres, le 7 juillet dernier. Publiquement, Hamid Ali avait condamné l’attentat. Au cours d’une enquête de six semaines, le Sunday Times est toutefois arrivé à infiltrer un journaliste d’origine bangladeshi dans la mosquée Al-Madina. Celui-ci a enregistré une conversation avec le responsable religieux dans laquelle il déclare, évoquant les kamikazes : «Ce qu’ils ont fait était bien. Ils ont signalé que nous étions là, nous les musulmans. Les gens ont remarqué que nous étions là. Ils sont morts pour que les autres comprennent que les grandes réunions et les conférences ne changent rien. Avec ceci [l’attentat], au moins, les gens nous ont entendus… »

A en croire Hamid Ali, les terroristes avaient été fortement influencés par les prêches d’Abdullah Al-Faysal, un imam arrêté en 2003 et condamné à sept années de détention pour « incitation au meurtre et à la haine raciale » (déjà !). Al-Faysal décrivait les non musulmans comme « des cafards » juste bons à être « exterminés »…L’homme (dont la peine avait déjà été réduite en appel) est libérable dans les semaines à venir. Les enregistrements vidéo et audio de ses prêches continuent, de toute façon, à circuler dans les milieux intégristes, entre autres à Beeston.

Autre révélation, dans la même édition du Sunday Times : un Algérien, Reda Hassaine, qui fut utilisé par le British Security Service (BSS, mieux connu sous l’abréviation de MI5) pendant 16 mois pour infiltrer les milieux islamistes en 1999-2000, affirme que son officier traitant lui aurait déclaré à l’époque que son service considérait Abu Hamza comme « un clown ne présentant aucun danger ». Fine analyse.

C’est sans doute le même genre d’analyse qui a conduit le gouvernement britannique à mettre sur pied un comité d’experts, autour de M. Tony Blair, qui s’oppose, par exemple, à l’interdiction programmée du Hizb ut Tahrir (HUT) ou « Parti de la Libération islamique » (interdit dans la plupart des pays musulmans) qui prêche l’établissement du Califat, l’État islamique parfait. Pour les conseillers de M. Blair, le fait que le HUT ne se soit jamais fait l’avocat du djihad en Grande-Bretagne en fait une organisation tout à fait acceptable.

Comment s’étonner, dès lors, que dans un sondage effectué par YouGov pour le Sunday Times, 63% des personnes interrogées estiment que les tensions vont croître entre la communauté musulmane et le reste de la population britannique. 

Dans son éditorial, le Sunday Times écrit : « Le public est profondément désillusionné par la manière dont l’Establishment semble [vouloir] apaiser l’islamisme intégriste […] Malheureusement, ce pessimisme est justifié. Comme notre investigation le révèle, les prêcheurs de haine sont toujours au travail dans les endroits où les terroristes de Londres furent recrutés. Les politiciens et la police devraient en tenir compte. A moins qu’ils n’agissent plus rapidement pour inculper ou expulser ces fanatiques, le pays devra faire face à un futur alarmant ».

Nous ajouterons : la Grande-Bretagne n’est pas et ne sera pas la seule à être menacée et les dirigeants des autres États européens devraient agir, eux aussi, de manière décidée. Il faut à la fois vouloir une meilleure intégration et s’en donner les moyens et lutter sans faillir contre l’intégrisme. Toute faiblesse, tout recul sur nos valeurs fondamentales renforcera le courant islamiste, isolera les modérés et fera, par ailleurs, grimper l’extrême droite pour laquelle une crise comme celle que nous vivons actuellement est un cadeau des dieux.

Les vrais démocrates, eux, en seront réduits à assister, impuissants, à la montée aux extrêmes qui, un jour, n’en doutons pas, déchaînera la violence sur le vieux continent.


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