Assez ! Les déclarations irresponsables de Madame Royal sont antirépublicaines



 

 

Est-ce le spectre de la défaite ? Une bouffée de rage de n’avoir pu convaincre ? La simple démonstration d’un mode de pensée qui serait typique de la gauche ? Toujours est-il qu’à quelques heures de la fin de la campagne présidentielle et à deux jours du scrutin, Madame Ségolène Royal multiplie les déclarations irresponsables et scandaleuses.

Sur RTL, ce matin, elle lance : « Le choix de Nicolas Sarkozy est un choix dangereux, je ne veux pas que la France soit orientée vers un système de brutalité ». Puis elle enchaîne : « Il est de ma responsabilité de lancer une alerte par rapport aux risques de cette candidature et aux violences et aux brutalités qui se déclencheront dans le pays. Tout le monde le sait et personne ne le dit, c’est une sorte de tabou ». La dame de Poitou-Charentes sort ensuite sa boule de cristal : « Il y aura des tensions très fortes dans le pays, parce qu’il a multiplié provocations et violences verbales en particulier à l’égard des quartiers populaires ». Bref, alors qu’elle souhaite « encourager la lumière », Nicolas Sarkozy, lui, flatte « ce qu’il y a de plus sombre chez l’être humain ».  Tout naturellement, interrogée pour savoir si le choix entre elle et son adversaire se résumait à entre « elle et le chaos », elle répond : « Il y a quelque chose de vrai dans cette vision des choses ».

Elle ne s’arrête d’ailleurs pas en si bon chemin, accusant son rival d’être « néoconservateur » et « d’imiter Georges Bush [insulte suprême, on l’imagine bien] dans la technique du compassionnel conservateur ».  Pour une candidate qui, faute de programme, a joué toute sa campagne sur de vagues promesses, une empathie artificielle et les bons sentiments à deux sous, l’accusation vaut son pesant de voix.

Quand Madame Royal évoque les « violences », on ne sait trop si elle les souhaite secrètement pour que la gauche puisse jouer un troisième tour dans la rue, mais cela ressemble furieusement, en tous les cas, à un appel à la guerre civile.  Comme on n’hésite à penser qu’une élue du peuple puisse descendre aussi bas, nous nous contenterons d’y voir une regrettable perte de nerfs qui, si besoin était, disqualifie Madame Royal pour le rôle auquel elle aspire.

Non, décidément, jouer sur les peurs (des peurs que l’on a soi-même entretenues voire artificiellement suscitées, depuis des mois, à coup de petites phrases assassines) n’est digne ni de l’enjeu de ces élections ni des valeurs républicaines. Dimanche soir, à l’heure des comptes, il est douteux que cette sinistre tactique lui soit favorable.  


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