Au sujet de l’université « libre » de Bruxelles et de l’islamo-fascisme qui veut s’y imposer



 

 

Mardi 7 février, l’Université Libre de Bruxelles (ULB) a été le théâtre d’un « incident » qui ne serait que pénible et grotesque s’il ne s’agissait pas d’un crime contre l’esprit et d’une insupportable atteinte à la liberté de parole.

 

Mme Caroline Fourest, journaliste et essayiste, devait y débattre sur le thème : « L’extrême droite est-elle devenue fréquentable ? » avec M. Hervé Hasquin, historien, ancien Recteur de l’ULB et Secrétaire perpétuel de l’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique. Débat arbitré par M. Guy Haarscher, professeur de philosophie à l’ULB.

 

Il était évident depuis plusieurs jours que ce débat risquait d’être troublé : via Facebook et d’autres réseaux sociaux, des individus appelaient ouvertement – et parfois avec le sexisme le plus violent et la plus grande des vulgarités – à faire taire Mme Fourest. Ces attaques ne provenaient pas, notons-le, de l’extrême droite « traditionnelle » (à laquelle Mme Fourest a consacré plusieurs excellents ouvrages) mais d’un certain Souhail Chichah. Chercheur en économie à l’ULB, il se présente volontiers comme la victime d’un complot cherchant à étouffer sa voix parce qu’il se veut antisioniste et pro-palestinien, ce qui est son droit le plus strict. Il est aussi un défenseur de l’humoriste antisémite et raciste Dieudonné.

 

Mardi soir, donc, le débat à peine entamé à été troublé par des sonneries de téléphone portable puis par le chahut organisé de quelques dizaines d’énergumènes – dont on n’a pas l’impression qu’ils soient des familiers des bancs universitaires. Certains d’entre eux, masqués, hurlaient en boucle  « Burqa Bla Bla ! » et, couvrant la voix des orateurs, rendaient, de fait, le débat impossible.

 

Après quelques minutes, le micro a été donné à M. Chichah  afin qu’il fasse valoir ses griefs et positions. En soi, il s’agissait déjà d’un véritable « holp-up », M. Chichah n’étant pas au nombre des orateurs annoncés. Loin de toute argumentation articulée, M. Chichah a choisi d’éructer à son tour le même slogan vide de sens.

La soirée a donc été interrompue et les débatteurs évacués sous la protection d’un service d’ordre. Une poignée d’imbéciles avait imposé sa loi à plusieurs centaines de personnes…

 

L’interdiction physique du débat est l’une des caractéristiques de l’extrême-droite. Le cri de « Burqa Bla Bla », outre le fait qu’il ne signifie rien, est une évidente référence aux engagements anti-islamistes de Mme Fourest. On peut sans doute également y voir une attaque contre ses positions féministes voire contre le fait qu’une femme participe au débat public. Remplacer l’argumentation par des hurlements et autre borborygmes est une preuve de stupidité. Il est donc permis de penser, et en l’occurrence d’écrire, que M. Chichah est un fasciste ou un « islamo- fasciste » imbécile (s’il se sent diffamé, qu’il n’hésite surtout pas à nous poursuivre, ce sera un plaisir de reprendre ce débat dans les prétoires).

Ceux qui l’ont suivi ne sont que de pauvres types, incapables de faire plus qu’hurler leur haine pour exister et dont l’intelligence cumulée doit à peine égaler celle d’une moule.

 

Ce qui est grave ici, c’est que le débat n’a, effectivement, pas eu lieu. Ce qui l’est encore plus c’est que ce débat a été censuré à l’ULB qui se vante d’être (et a été, en d’autres temps) un temple du libre examen et de la pensée libre. Ce qui est intolérable, enfin, c’est que ce n’est pas la première fois qu’un débat est interdit ou, au moins, gravement chahuté à l’ULB et que M. Chichah n’en est pas à son coup d’essai, loin de là.

 

Il est temps que les autorités académiques prennent leurs responsabilités et restaurent l’esprit de tolérance qui doit être celui d’une université, fondée en son temps par des Francs-maçons pour défendre et propager des idées dégagées du carcan du dogme. Si elles ne le font pas, après avoir perdu son âme (ce qui est fait) l’ULB ne sera plus qu’une coquille vide, un lieu de non-pensée et d’exclusion, un vivier de haine et de radicalisation. Bref, le contraire d’une université.

 

Quant à M. Chicha, la cause nous semble entendue : il relève du conseil de discipline (devant lequel il devra, semble-t-il, s’expliquer) et d’un licenciement pur et simple pour faute grave. La sanction d’exclusion des cours devrait s’appliquer aux étudiants (s’il y en avait) qui ont pris part à cette pénible affaire. On ne peut vivre de l’argent de l’université ou profiter du savoir qui y est dispensé et nier aussi ouvertement et aussi impunément ses principes les plus sacrés.

Saint-Just a dit un jour « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Ce principe me semble, aujourd’hui, d’actualité.

 

 

 

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