Axiome : les Isaéliens sont méchants



 

 

(« Axiome », nous apprend le Larousse : « Vérité non démontrable qui s’impose avec évidence »)

La cause est entendue. Pour la majorité des médias occidentaux, une fois de plus, le « méchant » est clairement identifié. Cette fois ce ne sont pas ces horribles Américains en Irak mais, comme bien souvent, ces épouvantables Israéliens. On les savait déjà très méchants, errant à la tombée de la nuit, comme des bêtes assoiffées de sang, le doigt sur la détente du fusil d’assaut, à la recherche d’un malheureux enfant palestinien à flinguer. On sait désormais qu’ils sont encore bien pires que cela : ces affreux n’ont-ils pas pris le risque de ruiner les efforts de paix du gouvernement palestinien (légitimement élu) en menant une opération militaire à Gaza, ce parfait exemple de ville harmonieuse et absolument sécurisée ? Oublié le retrait unilatéral de la Bande de Gaza qui avait valu à Arik Sharon l’un de ses rares succès internationaux (n’avait-il pas été applaudi à l’assemblée générale de l’Onu, du jamais vu pour un Premier ministre israélien ?). Oublié le fait que le gouvernement Olmert s’apprête à faire de même en Cisjordanie. Oubliés, les tirs de roquettes contre des civils israéliens depuis la Bande de Gaza. Oubliés les affrontements inter-palestiniens des dernières semaines. Non, les choses sont enfin rentrées dans l’ordre, qu’elles n’auraient jamais dû se permettre de quitter : le méchant a cessé de brouiller les cartes et a repris son rôle traditionnel. Haro sur Israël, donc… Evidemment, certains esprits chagrins pourraient être tentés (mais pas dans la plupart des médias) d’avancer quelques idées simples. Rappeler par exemple que, à l’origine de l’Autonomie palestinienne, Yasser Arafat avait une carte formidable à jouer pour le bien de son peuple et de toute la région. Mais qu’il a préféré continuer à pratiquer son habituel double jeu et dilapider l’argent de la communauté internationale. Rappeler que si le Hamas a gagné, haut la main les élections, c’est du fait de l’épouvantable corruption du Fatah qui, malgré les centaines de millions de dollars (annuels) de l’aide internationale, a été incapable de bâtir un hôpital ou de créer un emploi. Rappeler que le Hamas, légitimement élu ou pas, a été et reste une organisation terroriste dont les « activistes » (comme les nomme la presse) rivalisent d’imagination avec ceux du Djihad islamique ou d’autres organisations radicales pour tuer des civils. Rappeler encore que, quand les Comités de Résistance populaire assassinent un jeune homme de 18 ans qui fait du stop dans la banlieue de Jérusalem, (qui a été « exécuté » pour Le Nouvel Observateur), ils ne font que tuer un enfant et ne sont pas des combattants de la liberté mais de purs salauds. Non, tout cela n’a aucun intérêt et est, pour bien des médias, inaudible et d’ailleurs inutile puisque la vérité se réduit à un axiome et ne doit donc pas être démontrée. On pourrait dire que l’on comprend la souffrance des Palestiniens, que l’on estime qu’ils ont droit, comme les Israéliens, à un Etat et que cet Etat doit être viable et démocratique. C’est d’ailleurs la position de l’ESISC, comme c’est la position de la majorité des Israéliens. On pourrait suggérer que plus des Israéliens, les Palestiniens ont été victimes, au moins ces dernières années, de mauvais dirigeants qui ne méritent pas leur peuple. Mais cela n’intéresse pas la majorité des médias. Ce qui les fascine, ce qui déclenche, chez eux cette sinistre danse du scalp qui les prend chaque fois qu’Israël se défend – au risque, c’est vrai, de l’erreur, de la bavure, toujours atroce pour ceux qui la subissent – c’est de pouvoir ânonner, ad nauseam, l’axiome qui est le leur : « les Israéliens sont méchants et ils sont, au Moyen Orient, le principal pour ne pas dire le seul obstacle à la paix ».  Et la messe est dite.
C’est cela qui les met en joie. Osera-t-on leur dire que cette joie est une joie mauvaise, cette Schadenfreude qui consiste, simplement, à se réjouir du malheur des autres ? Mais qu’importe, ils s’en moquent pourvu que l’autre soit Israélien….

 

 


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