Ne nous posons pas de question : Israël a (toujours) tort !



 

 

 

Si l’on excepte les Etats-Unis, la Présidence tchèque de l’Union européenne – qui estimait samedi 3 janvier que l’opération israélienne était « défensive » et non offensive – et quelques voix politiques et médiatiques discordantes et isolées, Israël subit une fois de plus, depuis une dizaine de jours, un feu roulant de critiques plus virulentes les unes que les autres.

« Agression », « riposte disproportionnée » entraînant (évidemment) une crise humanitaire, « massacre » sont les mots et les idées qui reviennent le plus souvent sous la plume et dans la bouche des commentateurs. Certains vont même plus loin et qualifient de « cynisme » ou de « cruauté mentale » les avertissements lancés (par tracts, radio et même téléphone) aux habitants des bâtiments visés par les bombardements et les invitant à les évacuer. Personne, bien entendu, ne prendra la peine de faire remarquer que l’armée israélienne est, sans doute, la seule au monde à pratiquer de la sorte. Comme personne n’insistera trop longtemps sur le fait que des dizaines de Palestiniens de Gaza – y compris des femmes et des enfants victimes des bombardements – sont actuellement soignés à l’hôpital d’Ashkelon, en… Israël.

Non, il est plus aisé de condamner Israël. De toute façon, c’est une  bonne habitude, un réflexe quasi pavlovien. Israël construit un mur pour se défendre de la vague d’attentats qui fit des centaines de morts au début des années 2000 ? C’est un crime. Israël pratique « l’élimination ciblée » de terroristes ? C’est de l’assassinat.  Israël se lance dans une offensive massive pour ramener à la raison une organisation qui le voue à la destruction et a lancé, sur son territoire, des milliers de roquettes et de missiles depuis l’évacuation de la Bande de Gaza, en 2005 ?  C’est encore pire !

Ce sentimentalisme de supermarché qui veut qu’Israël, Etat fort, ait toujours tort et que les Palestiniens, petit peuple opprimé, aient raison en tout est fort pratique puisqu’il évite de se poser bien des questions et d’affronter de bien désagréables réalités.

Les belles âmes qui défilent en Europe, depuis quelques jours, sous les drapeaux du Hamas ne prendront pas la peine, par exemple, de lire une charte dans laquelle l’organisation écrit noir sur blanc que «  (le Djihad [est] son chemin et la mort sur le chemin de Dieu la plus éminente de ses espérances » ( article 8). Les diplomates européens qui s’empressent au chevet de la même organisation terroriste ne liront pas non plus ce document passionnant dans lequel il est pourtant stipulé : « Les initiatives, les prétendues solutions de paix et les conférences internationales préconisées pour régler la question palestinienne vont à l'encontre de la profession de foi du Mouvement de la Résistance Islamique » (article 13).

Personne ne se demandera comment le Hamas a été capable de faire entrer à Gaza « sous blocus absolu » des dizaines de milliers de roquettes et de missiles ou les composants servant à les fabriquer, des armes, des munitions, des mines, des RPG et des bazookas, des canons anti-aérien mais… pas de nourriture ni de médicaments pour la population.

Personne ne se demandera quel autre Etat aurait attendu 2 ans et demi et des milliers de roquettes avant de riposter ? La France ? La Grande-Bretagne ? L’Algérie ? La Russie ?

Personne ne se demandera ce que deviennent les 2000 à 3000 Chrétiens palestiniens de la Bande de Gaza. Ils ne sont pas intéressants puisqu’ils tentent de fuir, depuis des mois, la terreur  - pas celle d’Israël, hélas, mais celle des fascistes verts. Ils ont même dynamité la seule librairie chrétienne de la ville avant d’assassiner son propriétaire (tiens, curieux, aucune manifestation à cette occasion…)

Personne ne se demandera pourquoi l’entourage de Mahmoud Abbas a rejeté la faute du conflit sur le Hamas et non sur « l’entité sioniste ». Il serait gênant en effet de devoir rappeler, par exemple, que les terroristes du Hamas ont assassinés plus d’une centaine de partisans du Président élu et de membres du Fatah lorsqu’ils ont pris le pouvoir à Gaza (tiens, il n’y a pas eu de pétition. Quand des dizaines de Palestiniens  sont « exécutés » par leurs « frères », cela n’intéresse plus personne. Vous avez dit bizarre ?)

Personne ne se demandera comment un mouvement qui diffuse des reportages sur des femmes prêtes à « se faire sauter parmi les porcs et les singes » (sur al-Aqsa, le 30 décembre dernier) et qui encourage ses enfants à devenir martyrs peut avoir le culot de s’indigner de leur mort. Et qu’on ne nous fasse pas dire ce que nous ne disons pas : la mort d’un enfant palestinien sous les bombes israéliennes est une souffrance, mais le vrai coupable, c’est le Hamas, pas Israël…

Mais toutes ces questions (et bien d’autres) sont vaines, inintéressantes et pour tout dire stupides. Elles risqueraient en effet de nous amener à penser que le Hamas est une organisation totalitaire et terroriste qui doit être combattue. Ce que nous ne souhaitons absolument pas, n’est-ce pas ?
L’essentiel n’est pas là. L’essentiel, on vous l’a dit, c’est qu’Israël a tort. Quand le comprendrez-vous enfin ? Dormez bien, braves gens. Le monde est simple et les médias fabriquent vos rêves pour vous. 

 

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